Combien d’argent faut-il pour envisager sereinement de quitter son emploi?

Dans un monde où le travail est souvent considéré comme un passage obligé pour subvenir à ses besoins, nombreux sont ceux qui rêvent de pouvoir s’affranchir de cette contrainte. Mais combien d’argent faut-il réellement pour pouvoir arrêter de travailler et vivre confortablement ? Cet article se propose d’apporter des éléments de réponse à cette question qui en intrigue plus d’un.

Prendre en compte la durée et le niveau de vie souhaité

La première étape pour déterminer combien d’argent il faudrait pour cesser de travailler est d’évaluer la durée pendant laquelle on souhaite vivre sans revenus professionnels. Il convient également de déterminer le niveau de vie que l’on souhaite conserver ou atteindre. En fonction de ces critères, les besoins financiers peuvent varier du simple au double, voire bien plus.

« Il n’y a pas une seule réponse à cette question, car elle dépend vraiment des objectifs individuels et des choix personnels », explique Jean-Pierre Corbel, expert en gestion patrimoniale et auteur du livre « L’art de gérer son patrimoine ». « Certaines personnes seront satisfaites avec un budget serré, tandis que d’autres auront besoin d’un revenu plus élevé pour combler leur appétit en matière de consommation. »

Calculer le montant nécessaire : la règle des 4 %

Une méthode couramment utilisée pour estimer le montant nécessaire pour arrêter de travailler est la règle des 4 %. Cette approche consiste à déterminer combien d’argent un individu peut retirer chaque année de son épargne sans risquer d’épuiser ses ressources. Pour ce faire, il suffit de multiplier ses dépenses annuelles par 25. Ainsi, si l’on souhaite disposer de 40 000 euros par an, il faudrait disposer d’un capital initial de 1 million d’euros.

A lire  L'analyse technique en finance : méthodes, outils et prédictions de marché

Cette règle s’appuie sur l’idée que l’on peut retirer 4 % de son capital chaque année, tout en conservant un taux de rendement suffisant pour compenser les retraits et maintenir la valeur du capital. Néanmoins, il est important de noter que cette règle ne prend pas en compte les éventuelles fluctuations des marchés financiers et qu’elle peut donc être sujette à ajustements.

Les facteurs à prendre en compte pour adapter cette règle

Selon les experts, plusieurs éléments doivent être pris en compte pour adapter la règle des 4 % à sa situation personnelle. Parmi ces facteurs figurent :

  • Les revenus passifs : si l’on dispose déjà d’une source de revenus régulière sans avoir à travailler (par exemple, des loyers ou des dividendes), cela peut réduire le montant du capital nécessaire pour cesser de travailler.
  • L’âge auquel on souhaite arrêter de travailler : plus on quitte le marché du travail tôt, plus le capital nécessaire sera élevé, car il devra couvrir une période plus longue.
  • Le mode de vie : si l’on a des dépenses importantes (par exemple, pour financer les études des enfants ou entretenir une résidence secondaire), cela peut nécessiter un capital plus conséquent.
  • L’inflation : elle réduit le pouvoir d’achat et doit donc être prise en compte dans le calcul du montant nécessaire pour arrêter de travailler.

« Il est essentiel de prendre en compte tous ces éléments pour estimer au mieux le montant nécessaire pour quitter son emploi », insiste Jean-Pierre Corbel. « Et il ne faut pas oublier que cette estimation peut évoluer au fil du temps, en fonction des changements de situation personnelle et professionnelle. »

A lire  Les enjeux de l'audit patrimonial dans le contexte de la transition écologique

Les solutions pour se constituer un capital suffisant

Pour ceux qui souhaitent arrêter de travailler et vivre sur leurs économies, plusieurs solutions existent pour se constituer un capital suffisant :

  • L’épargne régulière : mettre de côté une partie de ses revenus chaque mois permet de constituer progressivement un capital.
  • L’investissement immobilier : acquérir des biens immobiliers locatifs peut générer des revenus passifs.
  • La diversification des placements : investir dans différents types d’actifs (actions, obligations, fonds d’investissement…) permet généralement d’obtenir un rendement supérieur à celui d’un simple compte épargne.

Mais attention, rappelle Jean-Pierre Corbel : « Il est important de bien se renseigner et de se faire accompagner par un professionnel pour optimiser ses placements et éviter les pièges, notamment en matière d’investissement immobilier. »

Au final, déterminer combien d’argent il faut pour arrêter de travailler dépend avant tout des objectifs personnels, des besoins financiers et des choix de vie de chacun. Si la règle des 4 % peut servir de base, elle doit être ajustée en fonction de sa situation propre et revue régulièrement pour prendre en compte les évolutions du marché et de sa propre vie.