Depuis la création du statut d’autoentrepreneur en 2009, bon nombre de professionnels se sont lancés dans la création de leur propre activité. Si ce statut a permis à beaucoup de personnes de se lancer facilement et rapidement, il existe d’autres alternatives qui méritent d’être considérées. Cet article vous présente les différentes options possibles pour créer son entreprise ou exercer une activité indépendante en France.
Le portage salarial: un statut intermédiaire entre salariat et indépendance
Le portage salarial est une solution qui permet aux professionnels de bénéficier du statut de salarié tout en exerçant leur activité en tant qu’indépendant. Le portage salarial s’adresse principalement aux consultants, formateurs ou prestataires de services intellectuels, et peut être une alternative intéressante à l’autoentrepreneur pour ceux qui souhaitent conserver certains avantages liés au statut de salarié (protection sociale, chômage, etc.).
En optant pour le portage salarial, le professionnel signe un contrat avec une société de portage qui se charge de la gestion administrative et comptable de son activité. Il facture ses clients via cette société, qui lui reverse ensuite un salaire après avoir prélevé les charges sociales et sa commission.
Cette solution offre plusieurs avantages par rapport au statut d’autoentrepreneur, notamment la possibilité d’accéder à une rémunération plus élevée (pas de plafond de chiffre d’affaires), une meilleure protection sociale et l’éligibilité aux indemnités chômage en cas de perte d’activité.
La micro-entreprise: une structure simplifiée pour les petites activités
La micro-entreprise est une forme juridique simplifiée qui s’adresse aux entrepreneurs dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas certains seuils (176 200 € pour les activités de commerce et 72 600 € pour les activités de services). Elle offre un régime fiscal et social allégé, avec un calcul des charges sociales et impôts sur la base du chiffre d’affaires réalisé.
Si le statut d’autoentrepreneur est souvent assimilé à la micro-entreprise, il existe quelques différences importantes. Contrairement à l’autoentrepreneur, le micro-entrepreneur doit s’immatriculer au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) ou au Répertoire des Métiers (RM) selon son activité, ce qui implique des formalités administratives plus importantes. De plus, la micro-entreprise ne permet pas de bénéficier du régime micro-social simplifié dont bénéficient les autoentrepreneurs.
Cependant, la micro-entreprise peut être une solution intéressante pour ceux qui souhaitent créer une structure juridique distincte de leur personne physique, avec une responsabilité limitée à leurs apports personnels.
L’entreprise individuelle: un statut classique pour les indépendants
L’entreprise individuelle est l’une des formes juridiques les plus anciennes et les plus répandues pour exercer une activité indépendante. Elle est particulièrement adaptée aux entrepreneurs qui souhaitent conserver la maîtrise intégrale de leur activité, sans créer de structure juridique séparée.
En optant pour l’entreprise individuelle, le professionnel est responsable de l’ensemble des dettes de son entreprise sur l’ensemble de ses biens personnels et professionnels. Cette responsabilité peut néanmoins être limitée en choisissant le régime de l’EIRL (Entrepreneur Individuel à Responsabilité Limitée), qui permet de protéger une partie du patrimoine personnel.
L’entreprise individuelle offre une grande liberté en termes de gestion et d’organisation, mais elle implique également une charge administrative plus importante qu’un statut d’autoentrepreneur. De plus, les cotisations sociales sont calculées sur la base du bénéfice réalisé, ce qui peut représenter un coût important en cas de succès.
La création d’une société: une solution pour les projets ambitieux
Pour les entrepreneurs ayant des projets nécessitant un investissement important ou souhaitant s’associer avec d’autres personnes, la création d’une société peut être une option intéressante. Les formes juridiques les plus courantes sont la SARL (Société à Responsabilité Limitée), la SAS (Société par Actions Simplifiée) ou encore la SA (Société Anonyme).
Créer une société implique des formalités administratives et comptables plus importantes qu’un statut d’autoentrepreneur, ainsi que des obligations légales en termes de capital social, de rédaction des statuts et de tenue d’une comptabilité régulière. Cependant, la société offre une responsabilité limitée aux apports des associés, ce qui peut être un atout pour protéger ses biens personnels en cas de difficultés financières.
La création d’une société permet également d’accéder à des financements plus importants (aides, subventions, emprunts) et de bénéficier d’un cadre fiscal avantageux, notamment en termes d’impôt sur les sociétés et de TVA.
Il est important de noter que les entrepreneurs peuvent également opter pour une coopérative ou une association, selon la nature de leur projet et leurs objectifs. Ces structures offrent un cadre juridique et social différent des sociétés classiques, avec des modalités de fonctionnement basées sur la mutualisation des ressources et l’économie sociale et solidaire.
En définitive, le choix du statut juridique dépendra des besoins spécifiques de chaque entrepreneur et du type d’activité envisagée. Il convient donc d’étudier attentivement les différentes options possibles avant de se lancer dans la création d’une entreprise ou le démarrage d’une activité indépendante.